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Aviation, horreur et absurdité

posted under , by gaetan |
Tout commence sur une route d'Amérique du Sud. Nous roulons sur une piste à travers la forêt, quand nous nous arretons sur une corniche surplombant une vaste clairière. Nous découvrons un aéroport doté de trois petites pistes, un aérogare moyen et quelques moyens porteurs sur le départ. Jusque là tout va bien, on est venu voir les avions, on descend un peu sur le tallus herbé, nous rapprochant des pistes dépourvues de grillage. Quand l'horreur survient.

Un des avions qui décolle sur une des courtes pistes semble vouloir gagner trop vite de l'altitude. Il grimpe trop, il va décrocher. Il décroche. Dans un silence total, l'avion se retourne et commence à tomber. Horreur. Il se redresse à peine, je ne peux pas m'empêcher de hurler face à cette vision apocalyptique. Tout ce que je trouve à faire, hormis brailler, c'est sortir mon téléphone et photographier la scène. L'avion qui tombe. L'avion sur le dos à quelques mètres du sol. L'avion qui prend feu. L'horreur. J'en viens presque à chialer. L'engin se trouve à quelques mètres de moi, la partie arrière en feu, le nez dans la terre. On extrait un miraculé, qui ne semble l'être plus que pour quelques instants. C'est un steward. Des personnels du sol lui on déjà appliqué une minèrve qui lui recouvre tout le visage, je ne vois que ses yeux ; il est ensanglanté et totalement brûlé à partir du bassin. On appelle les secours, qui tardent. Un collègue du steward qui arrive en courant de l'aérogare lui sort cette absurdité : "Je sais qu'on ne peut pas te briser les cervicales tant que le délégué de la CGT n'est pas là, mais nous devons secourir les victimes". Je suis au-dessus du type au sol qui pleure tant qu'il peut, il ne semble pas comprendre ce qui se passe ; son collègue vient de sortir un scalpel et lui ouvre le bide, laissant surgir une masse de boyaux et d'organes. Puis il plonge la main dans ses entrailles et cherche des survivants. Il ne trouve que des brûlés.

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