16:36

Univers virtuels et réalité trop améliorée

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Je suis à l'agence quand je reçois par mail une invitation pour aller dans un centre d'univers virtuels. C'est comme un parc d'attraction, on y va tous les 4-5 ans histoire de s'amuser un bon coup. Là c'est un groupe d'amis qui organise ça, allez, pourquoi pas. Je pars un peu plus tôt du boulot donc, et les rejoint au pied de l'immense immeuble gris, qui ressemblerait à un complexe de cinéma sans les affiches. Pas de fenêtre, mais des escaliers tout autour qui mènent à différents espaces. Ca fait longtemps que je ne suis pas venu.

Je les retrouve assez rapidement. En fait je n'en connais que deux sur les 6. On choisit le plus gros univers, même si on y a déjà tous joué il y a quelques années. Ca fait un peu comme les attractions à EuroDisney : on commence à les connaître. D'autant que cet espace a été créé par Disney... Bref, nous sommes tout de même un peu excités dans le hall d'attente en faisant la queue, c'est toujours sympa comme divertissement. Une fois enregistrés, une hôtesse nous conduit dans une petite salle annexe, recouverte de moquette et éclairée comme en plein jour malgré l'absence de fenêtres. Au centre, un énorme tube de plastique blanc descend du plafond et se divise pour rejoindre 7 cocons. Chacun prend place dans l'un d'eux en position foetale. Dès que la tête touche l'oreiller, une sensation unique me saisit. Mon corps est totalement engourdi l'espace d'un instant, je le sens mais suis incapable de bouger. Je ne vois qu'un voile gris avec une impression de déplacement. Quand tout d'un coup les couleurs commencent à apparaître : j'apparais à deux mètres du sol, sur une piste en pleine jungle. Comme lâché en plein air, j'atterris sur la terre. Les autres apparaissent tout autour. Une impression de déjà-vu nous saisit : nous faisons un certain effort pour comprendre où nous sommes, quand je lâche soudain "ah mais oui je me souviens, c'est le monde de la jungle ! Faut éviter les animaux !". En effet, au bout de la piste il y a une barrière au-delà de laquelle il n'y a ... rien. Et de l'autre côté, un grondement. Des animaux immenses arrivent en trombe : éléphants, hippopotames, girafes... Le but du jeu est de remonter la piste en courant et d'éviter de se faire écraser. D'emblée je manque de me faire empaler, je saute sur l'herbe en contrebas. Mais c'est pas drôle, donc autant foncer au milieu des animaux. Ceux qui connaissent font pareil, les autres hésitent. Finalement, une fois la salve passée, le monde s'efface et nous changeons d'univers.

S'en suivent un certain nombre d'autres lieux et situations, avec à chaque fois ce passage de l'inertie à la matérialisation. Un peu comme si le corps disparaissait, était téléporté morceau par morceau, pour réapparaître, s'emboîter, générer les sensations tactiles et recommencer à vivre.

A la fin de la simulation, je reste quelques minutes dans un état de pseudo-léthargie dans mon cocon. Impossible d'ouvrir les yeux. Pourtant je ressens la position foetale. Puis je parviens à bouger, comme à chaque fois qu'on arrivait dans un nouveau monde. A ce moment je réalise que la simulation a beau avoir quelques années, le rendu est étonnant de réalité. Impossible de faire la différence avec le vrai. Du coup le doute s'empare de moi : et si je venais d'apparaître dans une nouvelle simulation qui se calque sur la réalité de départ ? Horreur.

d'ordinaire je n'annote jamais mes rêves ; je tiens à préciser ici cependant que les sensations d'engourdissement successifs et de "réalité" étaient étonnamment dérangeantes

10:23

Morsure de zombie

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Apocalypse. La Terre est dévastée par un virus qui touche la race humaine comme une trainée de poudre. Ca fait des heures que je cours au milieu de la nuit, me cachant parfois derrière un mur, un buisson, une porte cochère... Ils sont partout. Ils sont rapides. Nous sommes peu.

Les zombies ont besoin de chair fraîche. Et pourtant, une bouchée leur suffit. Une fois mordu, le pauvre survivant devient l'un des leurs, avec une oreille en moins, ou un trou au bide. Ils se regroupent autour de feux de poubelles pour se réchauffer. Et moi je la cherche. Je sais qu'elle est encore en vie. Je dois la retrouver. J'arrive à un carrefour. Au coin, un terrain vague qui servait de terrain de basket accueille une quainzaine d'entre eux. Ils ne m'ont pas vu. Je recule et me blottis contre le mur. Quand soudain je heurte quelque chose, ou plutôt quelqu'un : un petit groupe de 3 survivants se terre là. Ils sont apeurés. Je reconnais l'un d'eux : mon boss. Je leur propose de me suivre, je sais qu'il y a plus loin une grosse bâtisse capable de nous abriter. Ils acceptent. Voilà le plan : il va falloir courir vite, très vite, on ne peut que passer devant eux. Ne pas se retourner.

Nous nous élançons dans le froid. Le sans monte rapidement au tempes. J'ai pris la tête et nous amorçons notre virage dans le carrefour. Les zombies lèvent la tête, nous voient, nous suivent. Je vais tellement tellement vite que mon virage est trop large, je heurte un grillage en U. Pas le temps de faire demi tour pour le contourner, je grimpe sur une poubelle et l'enjambe. Mes compagnons sont moins chanceux. Ils n'arrivent pas à sauter de la poubelle au haut du grillage. La vingtaine de zombie les a rejoint. Ils se ruhent dessus. Dans des cris horribles, je constate leur transformation, quelques morceaux de chair en moins. Je repars aussi vite que je peux.

Après de longue minute, à bout de souffle, je m'arrête en haut d'une rue déserte. Et je la vois, la fameuse bâtisse. Je ne sais pas comment je la connais, mais j'entre. Personne au rez-de-chaussée. Personne au premier. Reste l'étage. On dirait qu'il est barricadé. Il fait noir, et pourtant je perçois deux corps : deux rescapées tentent de se faire oublier, pensant que je suis un zombie. Rapidement, je les rassure tandis que nous cloisonnons l'étage. Je m'écroule ensuite de fatigue.

Au petit matin, je constate que ma course folle m'a entraîné de Paris à Lille (en une nuit!). Pas plus étonné que ça, je regarde par la fenêtre. Des groupes de zombies errent partout. Et des enfants. Plein d'enfants qui se rendent à l'école. Etrangement, ils sont insensibles au virus. J'apprends alors par l'une des deux femmes que le gouvernement a décidé de les renvoyer à l'école, puisqu'ils ne craignent rien. Elle n'est pas loin, me dis-je. De là, je me vois à la fenêtre, la vision s'élargit sur le quartier, et en contre-bas se trouve une école. La caméra plonge vers la cour, et je la vois : une petite fille, 4 ans, emmmitouflée dans son manteau d'hiver, avec son bonnet qui recouvre ses couettes... Elle est triste et se demande où sont ses parents. Et moi je la cherche désespérement.

12:01

Fraude électorale à la présidentielle

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Je me rends au bureau de vote vers 18h. Il y a un peu de monde mais la quasi totalité des votants de ce bureau a déjà voté dans la journée, soit près de 3000 personnes. Je prends mes deux petits papiers : "Nicolas Sarkozy" sur le premier, "Jean-Marie Le Pen" sur le second. Dans l'isoloir, je me fais une réflexion du genre "zut, faut pas laisser passer Le Pen, mais ça me fait ch*** de voter Sarko.. Grmblbl.. Bon.." et je glisse mon enveloppe dans l'urne. "A voté !".

Au moment de repartir, mon esprit commence à s'animer. Mais que faisait Le Pen au deuxième tour ? Il y a erreur ! C'est Sarko-Ségo le match ! Et de me ruer vers le responsable du bureau de vote :
- Dites, vous vous êtes trompé dans les bulletins ! C'est Royal et non Le Pen qui affronte Sarkozy !
- Comment ça ?
Le doute l'empare, il vérifie...
- Ah oui vous avez raison. On va placer les bulletins de Ségolène alors, pour les derniers votants.
Mais il ne réagit pas davantage. Je reprends :
- Mais il faut refaire voter tous les inscrits ! L'élection est caduque ! Au niveau national, vous imaginez ce que cela entraîne ? Même si notre bureau est le seul dans ce cas l'élection ne peut pas être valide !
Il bredouille quelque chose mais ne semble pas s'émouvoir davantage. Quand arrive alors dans le bureau un homme de petite taille entouré de deux gorilles. Il s'approche, chemise ouverte, Ray-Ban devant les yeux. C'est Sarkozy. En personne. Avec un franc sourire, il annonce :
- Calmez-vous messieurs, ce n'est pas si grave. Ayez confiance, l'élection peut continuer à bien se dérouler.
Le chef du bureau est rassuré, il repart à ses affaires. Sarkozy me toise, puis avec un coup de coude me lance tout bas :
- De toute façon nous avons déjà effectué un pré-comptage dans votre bureau : 85% pour moi. Si on refait voter les gens, le résultat sera identique ! Ahahaha !
A mon tour de le regarder. Je sors mon GSM, active la fonction d'enregistrement, puis lui demande :
- Dites moi, vous pouvez répéter ce que vous venez de dire ? C'est euh... (je pense subitement à son grand copain Le Meur) pour un podcast !
- Mon vieux, je vais pas refaire une conversation qui a déjà eu lieu, fallait écouter.
Et il s'en va, fier, hargneux, napoléonien, sûr de sa victoire imminente.

09:53

Un anniversaire, Sego & Sarko apportent le gâteau

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C'est l'anniversaire de mon père. On est en famille élargie, comprenant oncles tantes cousins etc. En milieu de matinée, une balade s'improvise. Tout le monde a oublié de lui souhaiter son anniversaire. Jusqu'à ce que quelqu'un s'en rappelle. Et la gêne s'installe en chacun de nous, qui venons lui faire une bise, honteusement. Il est vexé bien entendu. Après un moment de silence boudeur, il fini par nous annoncer qu'il a invité quelques personnes. Et quelques instants plus tard, qui arrive ? Nicolas et Ségolène. Ségolène est toute souriante, pincée de voir son concurrent également invité mais jouant le jeu, n'y prêtant que peu d'attention. Sarko râle dans son coin, peste, persifle, mais souhaite tout de même un joyeux anniversaire au paternel.

Nous restons bouche bée, bien évidemment. Les gardes du corps, eux, restent dehors. Et le gâteau arrive, soufflage de bougies, poignées de mains et accolades, le tout dans une drôle d'ambiance à la fois festive, gênée et dérangée par la présence presque intime de deux filous de la politique.

16:56

Restau jap, morse alien et trou noir

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Rendez-vous dans un restaurant japonais avec mes anciens collègues de stage, ceux du studio de jeux vidéo. Ca fait longtemps qu'on s'est pas vu, c'est sympa de se retrouver autour d'une table. Mais le principe du restaurant est original, je le découvre tandis que j'ouvre la carte : aux menus correspondent des lots de personnages d'armée, qui permettent de jouer à un jeu de plateau géant tout en mangeant. L'idée est simple : plus le menu est gros, donc cher, plus on a de personnages dans sa petite armée. Je peste ouvertement contre les 12 € à rajouter pour avoir un héros et deux sushis, les menus étant déjà assez chers comme ça et mon budget étant assez limité tout de même. On commande et ... trou noir. Je suis dans la rue, il est presque minuit, je rentre chez moi. Un mal de crâne me prend... comment puis-je avoir oublié ce qui vient de se passer ? Je me rappelle du restaurant, qui y était, le principe du menu et du jeu, et puis, plus rien. Dingue.

Je descends la rue qui mène à mon ancien collège. Tiens, il y a un chantier à côté. Une sorte de grue géante qui est en fait un bras articulé surplombe le tout. Le chantier est ouvert de nuit, la grue éclaire le tout avec son spot géant qu'elle tient au bout de son bras articulé. C'est le roulement des équipes, il y a une pause pendant le changement. A cet instant je distingue une silhouette qui se glisse dans la nacelle de la grue et l'active. Le bras pointe alors brusquement vers le ciel qui est devenu tout d'un coup très bas. Les nuages tourbillonnent, le vent se lève, tout le monde se met à l'abri, quand je distingue très clairement des signaux lumineux qui partent vers le ciel : le bras émet en morse. J'essaie de retenir la séquence pour déchiffre le message chez moi, ne pouvant le traduire instantanément.

En rentrant chez moi il fait noir, pas de lumière. J'ai l'impression d'avoir été suivi. Je suis dans ma chambre, et pourtant je ne sais pas vraiment où je suis. La sensation étrange de tout à l(heure ressurgit de plus belle. Je suis complètement désorienté. Je lève à peine une paupière et je ne reconnais rien dans la pénombre... où est la porte ? où sont les fenêtres ? Rien, je ne reconnais rien, je ne sais pas où je suis, ni qui je suis vraiment.

Le réveil (le vrai) s'est déroulé de la même manière : pendant presque 10mn, je somnolais, incapable de savoir où je me trouvais.

02:16

Sans raison apparente

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Tout débute dans une vaste salle de spectacle. Un type derrière moi m'empêche d'en profiter en parlant fort, en s'exclamant bruyamment. Après avoir soufflé plusieurs fois "Silence !" sans succès, je me retourne et lui demande de bien vouloir cesser. Là il s'emballe complètement et quitte la salle sur le champ. Je suis bien content sauf qu'il crée un esclandre en partant, du coup les vigiles l'arrêtent. Il se montre suffisamment violent pour que la police doive l'embarquer.

Sur le trajet qui le conduit au poste, il agresse le policier assis sur la banquette arrière à côté de lui. Le chauffeur, qui ne s'y attendait pas, est pris par surprise par le type enragé. Ce dernier préfère en finir plutôt que d'être emprisonné. Alors que la voiture roule sur un pont géant, le gars parvient à donner un coup de volant et la voiture traverse la rambarde, pour s'abîmer cent mètres plus bas, dans le fleuve. On ne les retrouvera jamais. L'un des deux policiers venait d'être père.

Quelques jours plus tard, une jeune femme et son père fond du ski de fond dans la forêt de la ville, pas loin du pont. Ils profitent du paysage calme et blanc, parsemé des tâches noires d'une végétation d'hiver. La jeune femme reconnaît en fait l'endroit... il s'agit du lieu de tournage d'un film passé récemment. Folle de joie, elle prend de la vitesse, et de l'avance sur son père. Elle disparaît derrière un virage, en riant. Puis le silence gagne la route enneigée. Le père peine un peu à rejoindre le virage, quand d'un coup il la voit débouler en sens inverse, effrayée, le visage déchiré par la peur. "Vite ! Aaaah ! Viiite !" hurle-t-elle. Elle pousse sur ses bâtons comme une dingue, rejoint son père, arrêté, qui ne comprend pas, le double et s'enfuit par la forêt clairsemée. Du virage surgit alors un énorme 4x4, monté d'une tourelle de tir. Un homme à lunettes noir est debout derrière la mitrailleuse, vise le vieux et tire. Ce dernier a le réflexe de se jeter dans la neige et évite la première salve. La fille hurle en entendant les tirs mais ne se retourne pas, elle fonce vers une haie. Elle n'entend que le râle de son père, fauché par les balles. Elle déchausse alors ses skis et tente de grimper sur la barrière quand elle remarque qu'un fil électrique court tout du long. Horreur, un deuxième 4x4 arrive par la droite. Elle abat alors le haut de la barrière avec ses skis, grimpe par-dessus et court tout droit, vers des monticules géométriques. Derrière se trouve la route, pense-t-elle, elle sera alors sauvée. Mais pour y parvenir, il faut grimper sur ces étranges ballotins de paille. Électrifies eux aussi. C'est alors que débute l'incroyable parcours douloureux, s'électrocutant à chaque prise. Mais c'est le seul moyen de leur échapper. Quand elle atteint le haut du premier tas, elle comprend qu'elle peut s'en tirer à condition de sauter de pile en pile. Sans tomber. Les tirs de balles fusent. Elle s'élance...