09:10

Déballage de PS3

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Pour Noël, mon père a décidé de franchir le cap du full HD. Un écran tout neuf trône dans la pièce dédiée, à l'étage, phénoménal, majestueux, noir, lisse, beau. Et pour en profiter au maximum, il a décidé que la PS3 ferait un excellent lecteur Blu-Ray. Résultat, début janvier, je ne sais pas comment mais nous avons un carton de PS3 qui vient d'arriver à la maison.

Fébrilement, nous procédons au déballage. D'abord la manette qui finalement, n'est pas si mal. Puis la console, grosse, lourde, mais tout aussi sexy que l'écran. Mes frangins veillent à ce que rien ne s'égare, tandis que je branche les câbles. Un jeu est livré avec, je ne le connais pas. Bon lançons-le. Mon père nous rejoint, il veut juger par lui-même de l'efficacité de son achat. L'intro se lance, très joli, puis le jeu. Très moche. Grosse déception, il s'agit d'un jeu de kart un peu bizarre, avec des animaux et des décors flashy vas très glamour. Du coup il est déçu, le jeu est même pas en 16/9. J'essaie de le rassurer, "Nan mais attends, c'est un des premiers jeux, les autres sont bien mieux, et pense aux films" mais rien n'y fait, il est dépité. Mais au moins la Sixaxis marche plutôt bien. Etonnant que je n'aie pas encore branché la Wii.

22:20

web2.0, trajet de voiture et mère abandonnée

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Il est 8h du mat il est temps pour tout le monde de partir à l'école / en cours / au boulot. On habite une maison étroite et haute, ma chambre est tout en haut, sous les combles. J'arrive, je descend, y'a pas le feu. Ah bon on est pressé, bon, très bien.

Tout le monde se retrouve au fur et à mesure que je descends les escaliers. D'abord je croise au premier mon père, qui m'attrape par le bras et commence à me parler de web 2.0. Sur le coup je relève pas et je l'écoute patiemment. Pendant que l'on descend mon plus jeune frère nous double, tandis qu'au rez-de-chaussée ma cousine et ma mère nous attendent. Tout le monde grimpe dans le monospace, quand je me rends compte qu'en fait je n'ai pas cours ce matin. "Trop tard on est parti" me répond ma mère. Et on démarre à fond. Jouxtant la maison, une petite boutique : "Formation aux services web 2.0". Tiens. Ah oui, ce dont me parlait mon père. En fait il a monté cette affaire et a besoin de mon aide pour animer sa vitrine. Il veut que je lui imprime des papiers avec des étoiles, genre "Super promo", ou des accroches à ma sauce si je préfère. Et ca me paraît tout naturel.

Bon, on arrive enfin devant l'école de mon frère. Il y a facilement 25mn de voiture, mais bon, il va à cette école, c'est comme ça. On le dépose. Mon père prend le métro à cet endroit, il part bosser. Oui car malgré sa boutique, il a gardé son boulot, faut pas pousser. Ma mère descend de voiture pour discuter avec des parents d'élèves, car elle est présidente d'une association. La barbe, quand elle commence ça n'en finit jamais. Du coup ma cousine et moi restons plantés là. Au bout d'un temps, je m’assieds au volant. "Allez, on rentre à la maison" que je lance à ma cousine. "Banco", répond-elle. Et on démarre.

C'est seulement arrivé devant la maison que je m'aperçois, avec une horreur franche, de ce que je viens de faire : abandonner ma mère qui n'a ni ticket de bus, ni sous pour un taxi, ni autre moyen de rentrer qu'à pied. Et là je pense tout haut : "Borf, en suivant le chemin qu'on fait en voiture, elle ne se perdra pas".

Là journée se passe sans qu'elle ne rentre à la maison. On déjeune, on s'occupe, le soir mon père rentre du boulot, "Non pas eu le temps de faire tes affiches, en même temps ça va me bouffer toute l'encre de l'imprimante pour pas grand chose", "Non m'man est pas là". Et puis la porte s'ouvre, elle est rentrée. En la voyant la confusion me gagne, comment ai-je pu faire ça, et pourquoi n'y suis-je pas retourné ? J'essaie de lui parler mais elle m'ignore, je sens presque qu'elle me hait. Silence glacial dans la maison, elle monte se coucher sans manger ni rien. Et là je me sens très con.

11:31

Monde parallèle, Krusty et usine préfabriquée

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Dans un vaste réfectoire, nous nous dirigeons par petits groupes vers les tables libres, filtrés par des gardiens armés. Sans vraiment trop savoir comment ni pourquoi nous sommes là, nous choisissons une table de six avant qu'elle ne soit prise. Et puis, c'est la distribution : un plateau comprenant un bol de soupe grise, un bout de pain et quelques fruits sec.
Non, nous ne sommes pas prisonniers. Dans notre esprit, nous vivons dans ce monde depuis un certain temps, mais nous n'avons pas de calendrier. Dans la foule je repère quelques têtes connues, qui m'évoquent difficilement une "vie d'avant", mais impossible de me remémorer quelque souvenir.

La sortie s'effectue dans le même ordre que l'arrivée. En me retournant pour regarder le grand hangar, un déclic s'opère alors dans mon esprit ; sur le haut du bâtiment surplombe une enseigne : un clown jaune aux cheveux verts, qui dit ceci : "Krusty vous souhaite un bon appétit". C'est alors que je remarque que les gardes portent tous un masque de ce clown souriant bêtement. Nous sommes dans un monde dirigé par Krusty le clown. C'est à ce moment qu’arrive une jeune fille près de moi :
- Je vois que tu as compris, nous sommes plusieurs dans ce cas. Mais nous ne pouvons rien faire, toi seul peut nous aider.
- Mais de quoi tu parles ?
- Moins fort ! Tu vois l'espèce d'usine, là-bas ?
Elle me désigne un bâtiment en préfabriqué entouré de barbelés. C'est là-dedans que les gardes se rendent à la fin de leur journée. Parfois ils emmènent quelques uns d'entre nous. Elle continue :
- Il faut que tu t'y rendes. Nous savons qu'ils utilisent des gens comme nous pour faire marcher leur monde. Il y a une salle dédiée au bon fonctionnement de l'histoire. Si l'histoire sort de l'ordinaire, nous serons libres.
Elle finit à peine sa phrase qu'un serpent surgit d'un buisson et fonce sur ses jambes pour la mordre. Elle crie si fort qu'une partie du groupe se retourne vers elle. Un garde surgit et assomme le serpent d'un coup franc et sûr, de la crosse de son fusil. La marche reprend.
- Vas-y vite, dit-elle tout en tremblant, fonce !

Au moment de traverser la route qui mène à l'usine, je m'écarte un peu du groupe. Les gardes semblent être occupés à autre chose, car aucun ne me rappelle. Et contre le grillage qui borde la plaine, une trottinette électrique est posée. Je cours alors dans sa direction, la saisit et fonce tout droit, m'attendant à entendre siffler des balles. Mais rien. Je me retourne alors pour observer le groupe qui continue sa marche, tout en doublant l'usine : personne ne m'a remarqué. C'est alors que je me cogne violement et tombe à terre. Etrange, la route est déserte, il n'y a rien en face de moi. Je m'approche doucement, les mains en avant : un mur. Comme dans les jeux vidéo, un mur invisible borde les limites de cet univers.

Plus convaincu que jamais, demi-tour en vitesse et je file dans l'enclos de l'usine. Aucun garde pour m'arrêter, une chance. J'évite quelques troncs et poteaux gisant sur le sol, me risque même à sauter au-dessus de l'un d'eux, puis déboule dans le hall comme une fusée. Je stoppe net au bureau d'accueil.
- Bonjour, je suis le nouveau stagiaire à la régularisation de l'histoire.
- Entendu, répond la jeune femme en tailleur, vous prenez le couloir à gauche et ce sera un bureau sur votre droite, le quatrième il me semble.
Un merci sincère du petit nouveau, et je me rend dans ce couloir de préfabriqué. Immense couloir extrêmement étroit, avec une rangée de portes toutes à droite. Chacune a une plaque différente : Bureau du recensement, Bureau des médias, Bureau de la communication, Bureau de la contre-publicité, tiens, marrant celui-là, Bureau de la publicité... Je m'arrête, me dis que j'aurais pu y être installé. Je pousse la porte. Ce n'est pas un bureau, mais un couloir exigu au bout duquel une table et une chaise on été posés. L'homme me tourne le dos. Je m'approche.
- Bonjour, je suis un nouveau stagiaire et...
Stupéfaction. L'homme s'est retourné vers moi, souriant. Il était occupé à griffonner je ne sais quoi sur des feuilles de papier, éclairées par sa petite lampe de bureau. Il porte les mêmes vêtements que nous tous, et il me regarde, de son sourire interrogateur. C'est...
- Ca alors ! Vous êtes Philippe Catherine !
- Oui, bonjour. Mais comment connaissez-vous mon nom ?
Alors je saisis. Krusty nous a enfermés dans un monde imaginaire, irréel, dans lequel il a défini des règles et des limites. Chaque individu a perdu la place qu'il avait dans sa vie précédente, de sortes qu'un chanteur se retrouve au Bureau de la publicité. C'est absurde.
- Euh, il me semble vous avoir déjà vu auparavant, tout simplement. Dites-moi, vous savez chanter ?
- Eh bien je ne sais pas, je crois aimer cela mais je n'ai pas de chanson en tête.
C'est alors que se produit l'invraisemblable. Je propose à Katerine de lui chanter quelque chose qui lui plaira certainement. Et pour cause, je lui chante Louxor. Il reprend le refrain avec moi, bat du rythme pendant les couplets. Ses yeux s'illuminent comme s'il découvrait la perle qu'il recherche depuis longtemps. A la fin, il me remercie, puis je m'en vais, le coeur gros.

J'arrive au Bureau de la régularisation de l'histoire. Même schéma de couloir, seulement un mur est consacré à des commandes et boutons étranges. Une chaise-tabouret leur fait fasse, sur laquelle est assis un vieil homme. Je me présente, il semble enchanté, et croyant que je le relève, il s'apprête à s'en aller.
- Attendez, montrez-moi comment cela fonctionne !
Mon but est de réussir à modifier le programme de sorte que l'histoire se plante lamentablement, puisque c'est le seul moyen de nous sortir de là. Il commence alors à me parler de l'écran principal, une sorte d'oscilloscope affichant une courbe. La ligne centrale ne doit pas être franchie, sinon c'est l'incohérence de l'histoire. Mais elle peut etre corrigée par un pic soudain vers le haut. Un garde fait alors irruption, suivi d'un homme en blouse blanche.
- Dites moi Kowalski, le serpent tout à l'heure, vous trouvez ça malin ?
- Mais le garde est intervenu, monsieur.
- Heureusement pour vous, Kowalski.
- C'était prévu monsieur.
Il me dévisage, l'air de demander ce que je fais là.
- C'est le nouveau, monsieur, reprend Kowalski.
- Bien. Formez-le et déguerpissez.
Une fois seuls, Kowalski m'explique. Il avait voulu approcher la courbe de la limite pour rigoler un peu, afin d'entretenir le doute dans l'esprit des individus, mais il avait programmé l'arrivée du garde. Le serpent, c'était lui. Il continue en disant que cette jeune fille n'est pas ordinaire. En réalité, nous sommes tous connectés à son esprit, car c'est à partir d'elle qu'a été créé cet univers. En somme, si elle meurt ici, nous sortons tous.
- Mais ne dites pas que je vous l'ai dit, ajoute-t-il sombrement.
- Bien sûr...
Il s'en va. Seul devant la console, je commence à programmer le retour du serpent. Mais sans intervention de garde. Désolé jeune fille, mais c'est pour notre bien à tous. Et vous le savez.

10:44

Camionnette, snipers et fin du monde

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A la suite d'une réunion de famille, je reprends le train à la gare de Bruxelles avec parents, frangins, cousins, oncles et tantes... Elle est circulaire et de l'extérieur pourrait ressembler à un stade. Nous sommes assis contre ses murs, dans une rue qui se termine en cul-de-sac contre la gare, en attendant notre train : l'intérieur est bondé et nous avons plus d'une heure d'avance. Je suis assis entre mon père et ma copine quand je vois passer à toute allure une camionnette noire et qui, dans un silence complet d'ébahissement général, vient s'écraser contre le mur de la gare. Stupéfaction dans la foule, aucune victime sauf les deux passagers qui ont littéralement explosé dans leur cabine. Je suis le premier à dégainer mon portable pour appeler les secours.
- Mince, c'est quoi le numéro en Belgique ?
- Tape le 112 me dit mon père.
Ce que je. Dès le déclic je résume deux phrases l'incident, mais une voix me répond en flamand.
- Non, je parle français. Ik sprecht ne neederlands ! Français !
Un autre déclic, puis une nouvelle voix. Pendant ce temps, je me suis écarté de la fourgonnette et je vois deux policiers au loin, les hèle, leur indique le l'endroit résume à la voix française la situation et précise que deux policiers sont sur place. Je raccroche et rentre dans la gare, quelque chose me turlupine.

Une fois dedans, une image de fourmilière me saute aux yeux. Quelque chose de pas normal dans cette camionnette. Pourquoi s'écraserait-elle à si vive allure contre un mur, si ce n'était pour... Je cours vers l'endroit de l'impact, mais à l'intérieur : une salle vide, et un mur épais comme une feuille de papier. Seulement des tas de caisses sont posées contre, et vu le peu de poussière, c'est tout frais. Une chance. Je retourne à l'extérieur, attrape la chemise de mon père :
- un attentat! C'était un attentat ! La camionnette est bourrée d'explosifs, mais les terroristes se sont tués avant de les activer. Ils voulaient exploser à l'intérieur de la gare !
J'attrape les deux policiers qui sont là, et leur répète la même chose. Terrorisés, ils se ruent sur leurs talkie walkie et appellent brigades, escouades, etc. Un périmètre de sécurité est organisé, mais nous restons dans cette ruelle : les secours y ont installé leur campement pour soigner les blessés légers, avant que l'on connaisse la véritable nature de l'accident. Nous sommes donc rassis quand tout d'un coup une douleur sourde me traverse la tête, je voix rouge, je m'effondre sur le sol.
- on nous tire dessus !
Mon père me regarde, il n'a rien vu, rien entendu.
- Couchez vous ! A terre !
Je fais signe à un cousin assis plus loin, je cherche des yeux le reste de ma famille.
Une autre balle est tirée et vient rebondir sur la camionnette. Cette fois tout le monde a entendu. Je regarde dans la direction opposée : au bout de la ruelle, un carrefour. Au centre du carrefour, un hôtel. Au deuxième étage, un sniper. C'est la bousculade pour sortir de cet endroit. J'attrape ma copine par le bras et nous courons vers le carrefour, étant donné que ce n'est que la seule sortie possible. Les flics sont dépassés. Au fur et à mesure que l'on s'approche de l'hôtel, je distingue de mieux en mieux le tireur : un homme très grand, cheveux longs blonds presque blancs, torse nu. Il saute du balcon, fusil à la main, et se dirige vers la ruelle. Il est suivi d'un autre gars, type asiatique, tout aussi grand. Ils marchent au travers de la foule sans se soucier d'elle. Plus loin, je vois un groupe de policiers et leur fait la description des deux individus. Ils foncent dans leur direction, arme au poing.

Pendant ce temps, c'est la fuite. La cohue. L'anarchie : je croise de plus en plus de types avec une arme à la main, qui commencent à s'en prendre à la population. Mais l'horreur se révèle quand je vois, au loin, une brigade de police abattre des individus désarmés, désorientés, perdus. Je décide subitement de ne plus courir sur la route, mais de passer derrière les maisons qui la bordent. Un regard vers ma copine suffit pour comprendre qu'elle aussi a saisi la situation. Nous arrivons à un immeuble en chantier, il n'y a pas d'autre moyen que de passer par la construction. C'est à ce moment que je sens qu'on est suivi. On monte au premier, en se cachant le plus possible dans les outils et matériaux abandonnés. Je vois alors un de ces grands types aux cheveux longs, en bas, cherchant quelque chose ou quelqu'un. Quand d'un coup il lève les yeux vers nous : c'est là que je vois ses pupilles, rouge sang, et le blanc de ses yeux devenu bleu. C'est là que je me souviens.

Flashback.
Quelques mois plus tôt, je suis à l'entrée d'un temple millénaire, découvert par mes soins, mais pour un but particulier : ma mission consistait à retrouver des pierres pour un richissime individu. Sur ses indications j'ai découvert l'endroit, mais pas l'utilité des pierres. On aurait dit de vulgaires cailloux sans forme, mais à l'intérieur brillait un éclat vert, parfois rouge, parfois bleu. C'est lors de leur livraison que j'en ai appris davantage : à cause d'une maladresse d'un garde de mon client, et par association avec ce que je savais du temple, j'ai pu en déduire que ces pierres étaient en fait de puissantes drogues utilisées par des sortes de chaman pour leurs transes. Ce que je ne savais pas c'est qu'elles modifient le métabolisme de l'individu et qu'elles plongent tous ceux qui y ont goûté dans un environnement communautaire et bestial fort, presque télépathique. Et ce, de manière permanente. De sorte que ce type pour qui je suis allé chercher ces pierres a pu infiltrer toutes les forces, toutes les administrations, tous les groupes armés en distribuant un peu de poudre de pierre à quelques individus choisis. Et voilà la révolution, à l'insu du peuple, lequel est peu à peu éliminé par cette nouvelle race dévastatrice.

Le soir est tombé, et je lis dans les yeux de cet être le sentiment de victoire. Et quand j'observe au loin tous ces brasiers, quand je comprends que je suis peut être le seul à connaître réellement la situation, je me demande sincèrement comment on va sortir de là.

18:14

Hôtel luxueux, vigiles et tour en car

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Je passe mes vacances dans un hotel-club méditeranéen, assez luxueux, il doit y avoir 5 étoiles accrochées au portillon. Je me prélasse au bord de la piscine, allant parfois de ma suite à la plage. L'inconvénient de cet hôtel c'est qu'à cause de ses innombrables étoiles, il est hyper protégé. Du coup, des portillons à tous les couloirs valident le passage des hôtes, munis de cartes magnetiques. Quelques vigiles qui donnent dans le genre molosse en costard harpentent l'établissement, oreillette et lunettes noires greffés au crâne.

Les jours passent et je m'en accomode, tandis que je sympathise avec une jeune femme, en vacances dans le même hôtel. Si j'ai bien compris son histoire, elle a la garde d'un jeune enfant mais vit seule. Nous nous croisons de temps en temps, dînons parfois à la même table mais sans plus. Et puis un jour, alors que je viens de passer le portillon qui mèe à la piscine, je la vois qui s'y rend également. Elle s'avance vers le portique, le petit garçon dans les bras, et tente de faire passer sa carte. Depuis quelques jours, en effet, j'ai remarqué que son pass magnetique ne fonctionne plus très bien, et plus d'une fois j'ai dû la faire passer avec moi. Cette fois-ci, j'attrape ses affaires et elle décide de passer sous les barres métalliques. Un vigile qui nous observait au loin s'approche alors d'un pas décidé. Le petit écriteau à côté du portique indique ceci : "Toute infraction conduit à l'exclusion de l'établissement". Non, ça ne peut pas se passer comme ça. Je lance au grand baraqué : "Hey, elle a son badge !". Mais il m'ignore superbement. "Hey, je vous parle ! Elle a son pass ! Elle est client ici ! Hey ! Vous pouvez pas la virer !". Mais il atteint bientôt la jeune femme, passant à dix centimètres de moi, toujours comme si je n'existais pas. La colère qui était montée en moi progressivement éclate alors subitement ; en un instant je serrer mon poing et je lui colle un pain dans la machoire inferieure, qui rend le mastard complètement K-O. Absolument surpris de ce que je viens de faire, je n'entends pas tout de suite les bruits de pas dans le couloir : un groupe de vigiles armés de fusils à pompe débarque dans le couloir et nous met en joue. Ni une ni deux j'attrappe la jeune femme, le gamin, et le fusil du gars à terre et l'on s'enfuit dans un immeuble connexe. Une sorte de vieil immeuble miteux, tout en hauteur, où chaque étage n'est composé que de deux pièces. Arrivé au sixième, je tire deux coups en direction des étages inférieur à travers la cage d'escaliers. Une vigile asiatique au regard noir tente de riposter, sans succès. Nous ne pouvons pas continuer à monter ainsi, si l'on monte sur le toit ils nous aurons avec un hélico. Que faire alors ? A l'étage suivant, une ouverture dans un mur pourri nous permet de passer à l'immeuble d'à côté, sensiblement identique. On redescend les étages quatre à quatre, jusqu'au premier. Par la fenetre, je vois un autocar en stationnement le long de l'immeuble. En un saut nous sommes sur son toit, et en quelques instants dans la cabine. Le temps de virer le chauffeur assoupi et de faire un demi tour en trombe (et au frein à main), et nous dégerpissons dans vers l'exterieur de la ville. Pendant la manoeuvre, j'ai salement amoché une voiture de flics qui s'était arrêtée au carrefour, et je décidai de griller le feu sans scrupules. Plus loin, je ralentis l'allure pour intégrer une circulation plus fluide, sans attirer l'attention. Après une dizaine de minutes, nous rejoignons une route nationale qui s'enfonce dans la campagne, passant par de petits bois, loin de cet hôtel absurde et de ses vigiles flingueurs.

10:43

Téléfilm, marginal et bout de la ville

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J'habite avec ma copine un appartement dans une grande ville sombre mais propre. Classieux. Il est 19h, et j'ai rendez-vous avec un ami dans un restau-bar, quelques rues plus loin, pour discuter de la refonte du design d'un vieux site dont nous sommes parmi les plus anciens membres. "Je sors", dis-je simplement sur le palier, avant de m'enfuir dans la pénombre des rues désertes. Pas un papier par-terre, pas une poubelle qui déborde, pas un chat non plus.

J'arrive dans ce restau qui fait l'angle, seul point de lumière du quartier. On y diffuse un téléfilm, le même que j'avais en bruit de fond avant de sortir. Je le suis d'un oeil, en attendant mon rendez-vous qui n'arrivera jamais.

Au bout d'une demi heure et d'un demi, m'appercevant que je n'ai ni portable ni monnaie pour téléphoner, je me traite d'andouille et m'inquiète pour celle qui commence à se demander où je suis parti. Je décide alors de rentrer, quand sur le chemin je croise un homme un poil émeché. Pas un clochard, juste un marginal au sourire sympathique qui ne demande rien. Il m'accompagne un bout de chemin, dans la nuit s'installant, parlant d'abord tout seul, puis discutant avec moi. Il est en fait un voyageur, qui va de pays en pays, et assure n'avoir jamais visité de ville comme celle-ci, où il fait froid et noir. Je lui prête ma veste tandis que nous marchons, toujours tout droit. Je me suis perdu. Impossible de reconnaître l'endroit. Voyant mon désarroi, il se montre un peu désolé. Puis nous voyons une lumière briller au loin. Nous marchons longtemps dans sa direction jusqu'à découvrir le bout de la ville et son phare. Une large jetée, parsemée de morceaux de béton et d'étendues de boue. Quelques rocades passent au-dessus de ces plages de terrain vagues. Je suis déjà venu ici, oui, je m'en rappelle à présent. Mais en voiture, et le chemin était particulièrement long ! Aurais-je marché si longtemps ? Et comment rentrer chez soi à pieds, je ne vais quand meme pas longer l'autoroute qui traverse en hauteur cette ville sans fin ?

Tandis que nous allons nous asseoir au pied du phare, j'observe un entrepreneur immobilier, clinquant et dodu, vendre les mérites de ce terrain pourri à un jeune couple désireux de s'installer. La crise du logement n'épargne personne. Le ventreux commercial annonce des superbes villas surplombant une plage de sable fin. Difficile à imaginer en l'état, tout n'est que bitume, terre sale et fils de fer rouillés. Et puis la rocade passe juste au-dessus.

Mon compagnon de route suggère d'"emprunter" la voiture du gros homme. Bonne idée, après tout. Et nous voilà filer sur la rocade, nous faisant avaler par la ville sombre que j'étais empressé de regagner.

22:02

L'Empereur, les généraux et le gâteau à la crème

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Le XIXe siècle comporte de nombreux avantages, comme celui de pouvoir prendre un café en terrasse même en étant en service. Dans mon beau costume rouge flamboyant de général de l'armée, cintré, reluisant, avec ses épaulettes typiques de l'époque, je sirote un café plutôt bon en compagnie de deux vieux amis et généraux eux aussi. L'établissement ne paye pas de mine, nos chaises de métal peintes en blanc non plus, mais leur café est bon. Pour le reste - ils font également pâtisserie - on repassera.

Nous sortions repus d'un déjeuner, et cette terrasse à quelques mètres de la caserne nous tendait les bras. Tandis que nous discutions de campagnes et de plan d'opération, le bruit lointain d'une troupe de cavaliers se fit de plus en plus présent. Ce n'était pas une simple troupe, mais le cortège militaire de l'Empereur. Nous pensions qu'il ne passerait que devant nous quand il s'arrêta net à notre hauteur. L'Empereur descendit de son cheval, dans sa veste bleu sombre, enleva ses gants et rentra dans le troquet-boulangerie. En un éclair nous nous êtions levés, au garde à vous, impeccables. Première fois que je le voyais en vrai. Il venait d'accéder au pouvoir. Et de plus près il ressemblait fort à l'image que je m'étais faite : petit, l'air crétin satisfait et suffisant, que l'on a posé à la tête d'un Etat pour le manier tel un pantin.

Une fois qu'il est rentré dans l'établissement, je m'approche de son premier officier. Un général lui aussi, mais pas de la même armée.
- Vous savez, la nourriture est immonde ici. Seul leur café est acceptable, lui dis-je.
- Laissez donc l'Empereur faire ses commissions où bon lui semble. Il avait faim, nous nous sommes arrêtés.
- Oui mais tout de même. Il risque de le regretter.
A ce moment le petit brun habillé de bleu ressort avec un gâteau à la crème dans une main, l'emballage en papier dans l'autre. Il commence à se goinfrer tandis que deux rangées impeccables, de bleu et de rouge, lui ouvrent le passage. Le général bleuté me lance un regard de satisfaction, constatant que notre savoir vivre et notre respect du protocole sont bien calibrés. L'Empereur fait une petite moue en engloutissant sa pâtisserie, puis la termine en se léchant les doigts. Il remonte sur son canasson, lâche un "En route" et ses sbires abandonnent leur allure guindée pour gagner leurs montures. Et la troupe s'enfuit, au galop.

Nous nous rasseyons sur nos chaises de métal, finissant notre café. Un sombre crétin, en attendant le prochain.

23:25

Indiana Jones fait du marketing vidéoludique

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Nous sommes dans la cour intérieure d'un ensemble d'immeubles, assez vaste pour accueillir un parking. Je suis Indiana Jones. M'accompagne une charmante créature, brune, pulpeuse, délicieuse. On sort d'un monospace américain noir, et je regarde les échelles de secours.

- Il va falloir passer par là.

En effet, de l'autre côté du grillage, entre deux immeubles, se trouve mon chapeau. Le chapeau d'Indiana Jones, quoi ! J'escalade donc les échelles incendie pour les redescendre de l'autre côté. Une fois le chapeau sur la tête, je vois qu'un garde rôde autour de la voiture. Cachée derrière des voitures stationnées, ma coéquipière ne bronche pas. Je fais le chemin en sens inverse, avalant les marches quatre à quatre. Quand je ratteris du bon côté, je m'approche doucement de l'homme en costume gris pour lui assener un crochet dont je suis passé maître. Au tapis, il ne réagit guerre au coup de grâce porté par ma camarade d'aventures. Une poubelle en métal sur le crâne, ça ne pardonne pas.

- Mince, lâche-t-elle quand je constate le résultat.
- Si on le laisse là il sera découvert. On le met à l'avant et on s'en va.

Le temps de charger le cadavre et la chaleur aidant, la décomposition a débuté son processus. Le voilà qui empeste comme pas deux, me contraignant à ouvrir les fenêtres du monospace. Je prends le volant, ma cogneuse monte à l'arrière, et nous roulons au pas vers la sortie. La barrière est tenue par les mêmes gars que notre macchabée. Mince. L'un d'eux me fait signe de stopper. Comme ma fenêtre est tout juste ouverte et que le verre est fumé, il ne voit pas que son collègue disparu se trouve dans la voiture. Je ralentis et fais mine de m'arrêter... quand j'écrase l'accélérateur, renverse quelques gardes et défonce la barrière de bois. Un coup de volant sur la droite sous une pluie de balles et nous voilà plongé en plein périph.

Mieux que dans n'importe quel film, cette course-poursuite est d'anthologie. Je maltraite la pédale d'accélération tandis que tout les 100 mètres je pile pour éviter une voiture voire un camion. Ce périph qui en réalité suit la côte - nous sommes sur une île paradisiaque - serpente à 30 m de haut, entre les immeubles de verre dans lequel le bleu de l'océan se reflète allègrement. Je fonce, je pile, je braque, je passe ras les rétros, j'utilise le frein à main pour déraper et gagner du terrain, poursuivi par une horde de voitures de flics. On sort de la ville et j'emprunte une bretelle qui monte dans les collines surplombant les falaises. Toujours à fond, même s'il semblerait que nos poursuivants aient cessé de l'être. On s'arrête au bout d'un chemin en terre, face à l'océan. Vite, car ce corps pue vraiment, les mouches le bouffent et pondent leurs oeufs. La jeune femme me suggère ce que je pensais déjà : lâcher la bagnole dans la flotte et continuer la route à pieds. Vu la hauteur... Quand soudain, un hélico noir surgit. Pas de panique, c'est l'hélico de la boîte. Avec un mégaphone, un type me crie qu'il faut impérativement que je retourne au boulot : on est en plein rush. L'hélico se pose un peu plus loin, on grimpe dedans, abandonnant la voiture en plein soleil, pour le plus grand plaisir des mouches.

Retour au boulot. J'ai troqué le chapeau et le fouet pour une chemise blanche et des chaussures de cuir. Je suis responsable marketing dans un studio de jeu vidéo, chef de produit des jeux PSP. On livre dans quelques jours la version finale et plein de choses restent à faire. On me pose des questions, des directives à suivre, des orientations à prendre. Mon stagiaire m'a fait une proposition de texte pour un document qui ne me plait qu'à moitié, je griffonne les phrases à changer et demande à une secrétaire de retaper ça illico, afin que ça parte dans les 5 mn. Mon stagiaire me fait la gueule, du coup. Tant pis, j'aime pas la sienne. D'ailleurs on est vendredi soir, il se barre. Je retrousse mes manches et continue de pondre des textes pour le packaging, le chef de projet vient me voir et on s'accorde sur les bonus cachés qui seront ou ne seront pas dans la version finale du jeu. Tiens, un document urgent à taper. J'ai rédigé le brouillon, je quitte mon bureau pour aller le donner à une secrétaire. En chemin, les haut-parleurs diffusent un message de la SNCF : jour de grève, 30 % du trafic assuré. Il est 20h, on n’est pas prêt de rentrer. J'arrive au bureau de la jeune femme qui enfile son imper. Je lui tends le papier.

- Ah non monsieur, vous avez entendu l'annonce, si je pars plus tard je vais mettre 2 h pour rentrer chez moi.
- Mais ce document doit partir au plus vite... Bon, vous me le ferez demain à la première heure alors, d'accord ?
- Lundi, pas demain.
- C'est ça. Bon, à demain.

Et je tourne les talons, sans me rendre compte de sa tête effarée. Je suis tellement pris par le rush que je ne me rend pas compte qu'un WE se pointe. Je prends le temps d'y réfléchir, debout dans le couloir, le papier toujours à la main. C'est vrai. Pendant deux jours, ce qu'on envoie ne sera pas lu. Il faudra attendre lundi. Je pose le brouillon sur mon bureau, et attrape mon chapeau...

23:49

Sport collectif

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Coup de sifflet de l'arbitre, la partie est engagée. Je me retrouve au beau milieu d'une piscine municipale dont la hauteur de l'eau ne dépasse pas les 50cm. Le bassin est noir de monde, on se croirait dans un album de Où est Charlie.

Pas besoin de comprendre les règles, je les connais déjà : deux équipes s'affrontent dans une sorte de water-rugby, avec comme ballon... un bon gros savon de Marseille. Le but est de caser ce savon dans le mur du camp adverse, avec interdiction de marcher ou courir avec. Ce qui explique que la piscine soit pleine de participants, afin de maximiser les passes. Je reconnais une bonne partie de ma famille, amis, collègues, on doit compter une trentaine de personnes par équipe. Bon, pas une minute à perdre, il faut récupérer le savon qui déjà a disparu. Entre les petits groupes désintéressés qui discutent entre eux, ceux qui courent en raclant le sol afin de trouver l'objet de toutes les convoitises et les gardiens multiples qui tentent de diriger les éclaireurs, on ne ditsingue pas grand chose de ce mouvement continu de dizaines d'individus. Je cours vers le centre du terrain et plonge la tête la première. Le sol glissant me fait parcourir quelques mètres à plat ventre, à fleur d'eau, tandis que mes mains attrapent par hasard le fameux savon. En un éclair je me relève et le dissimule au camp adverse, tout en cherchant un coéquiper ayant repéré l'action. Car le moins que l'on puisse dire de ce jeu, c'est que malgré tout l'individualisme prime. Bref, ne trouvant personne de suffisament proche, je lance le savon au loin, vers le goal adverse. Leurs éclaireurs m'ont vu et courent à sa poursuite, tandis que j'ai déjà bondi et renouvelle ma glissade expresse. Quel lancé, il m'attérit dans les mains 30m plus loin. Un exploit. Je n'ai que quelques instants pour me relever et placer le savon dans son emplacement, un porte-savon en réalité. Le goal tente de boquer mon tir, un adversaire m'attrape une jambe, mais je fais mouche : le bloc massif vient s'écraser directement dans son étroit logement, faisant marquer une poignée de points à notre équipe. Et pas le temps de souffler, l'arbitre a déjà relancé un nouveau savon au centre du terrain.

09:45

Chine, Liberté et jeux vidéo

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Quelques années dans le futur, je suis envoyé en Chine avec un collègue du magazine de jeux vidéo pour lequel je bosse. A Pékin se déroule la première édition d’un salon des nouvelles technologies et des jeux vidéo. On est un peu dubitatifs sur ce qu’on va trouver là-bas. La Chine n’a pas beaucoup évolué au niveau politique, seule sa puissance économique a grandit depuis quelques années. Internet n’est toujours pas en libre accès et son développement est de plus en plus freiné. Pendant le long trajet, je m’interroge sur la façon dont nous allons pouvoir envoyer nos articles sans qu’un lieutenant ne les censure ; au pire, nous avons apporté clandestinement une antenne satellite miniature.

Nous y voilà. Une voiture officielle nous conduit directement de l’aéroport à l’hôtel, qui se révèle être également le lieu de l’événement. Le programme déposé dans la chambre nous annonce des conférences des ‘grands’ du marché – EA, Ubi, Microsoft… Tiens, ce dernier présenterait sa nouvelle version de Windows ? Voilà l’aubaine pour nous d’exhiber une exclusivité, le temps de quelques heures. La conférence n’ayant lieu que plus tard, nous avons le temps d’aller voir si l’on peut en apprendre davantage avant les confrères. Nous descendons dans le hall principal, où une attachée de presse chinoise nous fait comprendre bien poliment que le salon n’est pas encore ouvert. Les deux militaires flanqués derrière elle appuient son propos par leur simple présence. On s’écarte docilement, quand on repère une porte de service sans garde et sans verrou. L’occasion est trop belle, on s’y glisse subrepticement. Une grande salle circulaire, très peu éclairée. Au centre, une table, avec un PC dernier cri. Un technicien chinois est affairé près des prises.

Nos quelques connaissances de Mandarin nous permettent d’entamer le dialogue. Ce jeune homme est technicien informatique, on l’a chargé de brancher ce poste et de veiller à son bon fonctionnement pendant le salon. En voyant que nous sommes étrangers, il ne nous cache pas, à demi-mot, son antipathie avec les méthodes de son gouvernement. Il aimerait voir le monde ailleurs, mais n’en connais que les images que les manuels scolaires veulent bien laisser voir. Emus par ce type, on commence à lui raconter notre vie en Europe, et comment la Chine est perçue. Il écoute, ébahi, et semble dire que ses théories se révèlent juste. C’est alors qu’il allume l’écran, avec un regard complice. Sous nos yeux, la machine affiche le système d’exploitation inédit de Microsoft, qu’aucune personne, hormis ses concepteurs, n’a encore vu. Il ne me faut pas une seconde pour commencer à mitrailler l’écran avec mon APN. Mon collègue surveille la porte, tandis que je navigue avec la souris. Cette version est stable mais inachevée, et pourtant elle présente des innovations très fortes. Le jeune chinois semble fier de me montrer cela, tel un secret partagé. Au bout d’un certain temps, je commence à m’inquiéter pour lui. Quand les images paraîtront, les autorités ne tarderont pas à l’impliquer. Je lui en fais part, et il se vexe presque. Son acte était délibéré. Soudain un militaire surgit, un gradé. Sans un mot il demande des explications à notre camarade. Ce dernier lui assure que nous l’aidions juste à finaliser l’installation, c’est tout. J’ai pu ranger mon appareil à temps. Le gradé nous somme de sortir de là, et renvoie le technicien dans son bureau. J’attrape son bras, sachant que je ne le reverrai jamais :
«Tu ne sais pas tout, la Chine te cache beaucoup de choses »
« Je sais », a-t-il simplement répondu. Et il est parti.

De retour dans notre chambre, je branche le laptop à notre petite antenne, afin d’envoyer les photos à la rédaction. En l’honneur de notre ami inconnu.