09:38

Porte-feuille, aquasplash et absurdité

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Je retourne dans mon ancien immeuble, que j'ai habité toute ma jeunesse. J'ai encore les clés de la boîte aux lettres. Au hasard, je l'ouvre : une énorme pile de courrier adressé à notre nom. Je le récupère et tente d'accéder à notre ancien appart'. Je. Il est vide, la porte ferme mal, personne n'y a habité depuis quelques années. Je me rends sur la terrasse. Tiens, ils ont construit un aquasplash en bas. N'ayant rien d'autre à foutre, je m'y retrouve.

Il ya du monde, du bruit, ça craint. Je suis en maillot et toutes mes affaires sont dans mon sac à dos, que je prends soin de poser près d'une famille le temps d'aller faire trempette. Quelques minutes après, je reviens ; presque tout le monde est parti, mon sac aussi. Horreur. Mon porte-feuille, mon portable, mes clés, mes papiers, tout, disparu, envolé. Un jeune couple assis pas loin observe ma détresse et m'interpelle. Ce sont des allemands. Et voilà que je me mets à converser avec eux dans la si harmonieuse langue de Goethe, apprenant que les restes de mon sac sont au fond de la poubelle près d'un sandwich au Roquefort... La femme me donne la description du gars qui m'a tiré mes affaires et je la convaincs de m'accompagner au poste de police le plus proche. Sur le parking, elle voit passer le type dans sa bagnole : une petite voiture verte avec des cannes à pêche dedans. Ni une ni deux je me lance à sa poursuite sur le périph. Il prend de l'avance mais je vois au loin un bouchon, susceptible de me faire rattraper mon retard. Ce que je. Mais ce con sort par une bretelle, qui amène dans des tunnels. Il m'a vu, il accélère. Toujours en courant, je m'engouffre à sa poursuite, rasant les murs orangés. Et au bout du tunnel, une lumière. Me voilà plongé dans une arène de stock-car. L'horreur bis. J'évite les caisses, je me rue sur les gradins, je cherche des yeux le voleur fuyard. Il n'est pas là. Par où est-il sortit ? Je ne le saurai jamais.

09:37

Touristes, journaux et absurdité

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Au beau milieu d'une place déserte, dans une ville nord-africaine, me voilà à vendre des journaux à la criée. Seulement voilà, je me tais. Car d'une part il n'y a personne, et d'autre part je ne me vois pas crier des titres écrits en flammand. Car oui, les journaux que je suis sensé vendre 1€ sont écrits en flammand.

Je me dirige vers la plage, les touristes doivent y être plus nombreux que dans les rues de cette ville déserte. Je traverse un terrain de foot en sable, sur lequel une quarantaine de gamins, tous des enfants de touristes, courent après la balle. Les bleus contre les rouges. Ah! La terrasse d'un café! Je vais enfin pouvoir écouler ce papier qui me pèse, tant physiquement que moralement. Je suis hellé par plusieurs tables : les affaires reprennent ! Je m'approche d'une table qui vient de m'appeler par mon prénom. Intrigué, je m'approche.

Dites moi, maintenant que vous étudiez dans une grande école de communication, est-ce que vous regardez TF1 plus souvent ?

Surprise totale, mais réponse directe :

- Je ne regarde jamais TF1, encore moins maintenant.

Puis je reconais ma terlocutrice, Claire Chazal. Elle a un petit rire gêné, puis me présente sa table : son compagnon, Michel Field (!), ses deux filles, le fils de Michel, un petit rondouillet à l'air méchant, et la grand-mère de ce dernier. L'octagénère me serre la main, "Bonjour monsieur / Bonjour madame". Puis la discussion reprend. Tout ce beau monde est déguisé en touriste, et me parle des lieux, de mes études, de la télévision, de TF1. Je m'installe avec eux, les journaux commençant à peser. Mon frangin arrive subitement, essouflé. Il me lance :

- Bonjour, pardon de vous déranger. Dis, quand tu rentreras à la maison, fais gaffe passqu'on a plus de lait.

Et il repart en courant. Ah, bon, me dis-je. Et le Michel junior de lancer à Claire : "Le garçon il a dit tout bas que t'étais une mocheté, oui je l'ai entendu". Quel petit.. Mon frangin n'aurait jamais dit ça, surtout qu'il n'a visiblement pas reconnu avec qui je parlais. Puis il est l'heure pour eux de rentrer à leur petit chateau, qui domine la côte, loué pour l'occasion. Je me propose de faire un bout de chemin avec eux, mon bungalow étant sur le chemin. En route, Michel, qui n'a pratiquement rien dit pour le moment, laisse entendre que Claire doit rentrer à la Capitale, et que pour s'occuper il proposera à mon chef d'écrire, je cite, "deux ou trois papiers pour sa feulle de choux". Je l'en remercie vivement et me désolidarise du troupeau, cherchant à regagner mon chez moi.

09:25

Aviation, horreur et absurdité

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Tout commence sur une route d'Amérique du Sud. Nous roulons sur une piste à travers la forêt, quand nous nous arretons sur une corniche surplombant une vaste clairière. Nous découvrons un aéroport doté de trois petites pistes, un aérogare moyen et quelques moyens porteurs sur le départ. Jusque là tout va bien, on est venu voir les avions, on descend un peu sur le tallus herbé, nous rapprochant des pistes dépourvues de grillage. Quand l'horreur survient.

Un des avions qui décolle sur une des courtes pistes semble vouloir gagner trop vite de l'altitude. Il grimpe trop, il va décrocher. Il décroche. Dans un silence total, l'avion se retourne et commence à tomber. Horreur. Il se redresse à peine, je ne peux pas m'empêcher de hurler face à cette vision apocalyptique. Tout ce que je trouve à faire, hormis brailler, c'est sortir mon téléphone et photographier la scène. L'avion qui tombe. L'avion sur le dos à quelques mètres du sol. L'avion qui prend feu. L'horreur. J'en viens presque à chialer. L'engin se trouve à quelques mètres de moi, la partie arrière en feu, le nez dans la terre. On extrait un miraculé, qui ne semble l'être plus que pour quelques instants. C'est un steward. Des personnels du sol lui on déjà appliqué une minèrve qui lui recouvre tout le visage, je ne vois que ses yeux ; il est ensanglanté et totalement brûlé à partir du bassin. On appelle les secours, qui tardent. Un collègue du steward qui arrive en courant de l'aérogare lui sort cette absurdité : "Je sais qu'on ne peut pas te briser les cervicales tant que le délégué de la CGT n'est pas là, mais nous devons secourir les victimes". Je suis au-dessus du type au sol qui pleure tant qu'il peut, il ne semble pas comprendre ce qui se passe ; son collègue vient de sortir un scalpel et lui ouvre le bide, laissant surgir une masse de boyaux et d'organes. Puis il plonge la main dans ses entrailles et cherche des survivants. Il ne trouve que des brûlés.